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    IAUPL a participé à la 39ème Conférence Générale de l’UNESCO avec une intervention aux débats généraux

    Discours du Représentant de l’IAUPL à la session plénière

    Madame la Présidente de la 39ème Conférence Générale de l’UNESCO Madame la Directrice Générale de l’UNESCO, Votre Excellence, Cher Monsieur le Professeur GHEIRARI, cher Collègue,

    Excellences, Mesdames et Messieurs, cher(e)s Observateurs et Ami(e)s des ONG,

    L’Association Internationale des Professeurs et Maîtres de Conférences des Universités (IAUPL) félicite Madame la Directrice Générale Irina BOKOVA pour les missions accomplies pendant son mandat électif et la remercie pour les patronages accordés à nos manifestations et publications ! Nous avons l’honneur de parler au nom de l’Association Internationale des Professeurs et Maîtres de Conférences des Universités, qui a été créée en 1944, dans la grande tourmente de la seconde guerre mondiale, par les universitaires européens réfugiés en Angleterre, parmi lesquels figurait le Professeur René CASSIN, futur prix Nobel de la Paix. Cette année l’IAUPL, qui a célébré le 70ème anniversaire de ses relations avec l’UNESCO, exprime ses positions favorables pour l’adhésion aux Objectifs du Développement Durable (ODD) et au Programme « Education 2030 ».

    Depuis la création de l’IAUPL en 1944, les conditions ont changé, mais aujourd’hui comme hier, notre objectif est de défendre la liberté académique, une valeur actuelle du capital immatériel des universitaires, indispensable et durable pour la création des connaissances par la recherche et leur transmission par l’enseignement. Dans la conception de l’IAUPL, l’amélioration de la reconnaissance de l’enseignement supérieur (sous-objectif ODD 4.3) ne peut se concevoir que dans le ferme attachement à un certain nombre de valeurs, parmi lesquelles se trouve la liberté académique La liberté académique des universitaires a été fixée dans une Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, par l’UNESCO en 1997 et pour laquelle l’IAUPL a contribué.

    La vision de l’IAUPL suppose également une amélioration durable de la qualité de l’enseignement supérieur, à savoir que tous les étudiants puissent bénéficier d’un enseignement de qualité par des Professeurs qualifiés, correctement rémunérés et motivés, appliquant des méthodes pédagogiques innovantes. La spécificité dans la formation des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur est différente du cadre général de la formation des enseignants (présenté dans le Document 39C/5, p.14-15). L’apprentissage tout au long de la vie des Professeurs universitaires se fait par eux-mêmes ou en équipes, via le Doctorat et via leur activité de recherches tout au long de leur carrière. La qualité de l’enseignement est conditionnée par l’intégration des résultats de leurs recherches dans les cursus enseignés. Celle-ci est prend appui, encore une fois, sur les libertés académiques.

    Or, l’IAUPL observe que certains Etats-membres restreignent, dans leurs politiques nationales, dans leurs projets législatifs, les conditions des métiers des universitaires, fondées sur les libertés académiques. Ceci pourrait, dans certaines circonstances, freiner l’obtention complète des ODD. Au moment où les évolutions des établissements universitaires dans de nombreux pays transforment les International Association of University Professors and Lecturers conditions d’exercice de nos métiers, il est plus que jamais nécessaire de défendre l’idée d’une Université indissociable des valeurs de la Liberté et de celle de ses membres. Nous pensons que la liberté académique constitue un vecteur de la qualité de l’enseignement supérieur et de l’apprentissage des Professeurs du supérieur tout au long de la vie. Ici encore, nous en sommes convaincus, comme nous l’avons fait pendant 70 ans de coopération avec l’UNESCO, et nous sommes toujours prêts à participer avec l’UNESCO à une réalisation fructueuse des objectifs ODD. L’ IAUPL est prête à collaborer pour le Programme Education 2030 pour une obtention fructueuse des ODD.

    Mesdames et Messieurs,

    Nous avons pu constater dans les discours de la 39ème Conférence Générale combien Madame la Directrice Générale et les Etats membres sont attachés au « Dialogue pour la construction de la paix », ceci en lien avec les questions qui touchent l’Education. Lors de la première journée d’ouverture de la Conférence, le 30 octobre 2017, Madame la Directrice Irina BOKOVA a exprimé une forte implication du « soft-power », qui sollicite la société civile devenue une composante importante de l’action de l’UNESCO. C’est aussi l’occasion de mentionner les contributions de l’IAUPL à l’Organisation : le Forum « Partenariat France-Russie : enseignement supérieur, science, innovation, dialogue des sociétés civiles – Dialogue du Trianon », organisé à Paris en octobre 2017. C’est pour la première fois que l’ONG participe avec les universitaires, en utilisant leur soft-power, au Dialogue entre ‘la société civile et l’Etat’. L’IAUPL tient aussi à faciliter ‘le Dialogue entre les Etats’. Ceci est en pleine conformité avec la Décision de la 202ème session du Comité Exécutif de l’Unesco relatif à la Qualité du Dialogue des ONG avec les Etats-membres. L’IAUPL propose à l’UNESCO de développer la « Diplomatie Académique pour la Paix » en lien avec la Liberté académique, qui deviendra par la suite un projet concernant le ‘patrimoine culturel immatériel des universitaires’.

    Notre dernière observation concerne une démarche en faveur de la reconnaissance du patrimoine culturel immatériel des universitaires : en effet, si l’on envisage souvent le monde universitaire sous l’angle de transmission des connaissances, il est beaucoup plus rare de mettre l’accent sur sa dimension trans-culturelle et trans-générationnelle dans la co-création et la transmission des connaissances pour la Paix.

    Mesdames et Messieurs, Dans notre milieu d’universitaires, on entend parler souvent d’un « jeune Docteur », d’un « jeune Professeur », même si leur âge officiel est supérieur à l’âge ‘de la jeunesse pensée’. Nous soulignerons également une dimension « JEUNESSE–ionnelle » dans nos métiers. Et s’il fallait dévoiler le ‘Secret de la Jeunesse’, c’est sans aucune hésitation que je vous le présenterai ici :

    « les Universitaires restent jeunes car ils participent librement à la Construction libre de la PAIX dans l’esprit des hommes et des femmes » !

    je vous remercie.

    Lien vers une Déclaration de l’IAUPL à la 39ème Conférence Générale de l’UNESCO

    Lien vers un vidéo de l’intervention de l’IAUPL aux débats généraux de la 39ème Conférence Générale de l’UNESCO

    Publication de l’IAUPL – « Regards dynamiques et critiques de la Gouvernance des Universités »

    Téléchargement libre lecture en pdf: sur le HAL CNRS

    Cet ouvrage collectif, édité par l’International Association of University Professors and Lecturers (IAUPL) sous le haut patronage de la Commission nationale française pour l’UNESCO, est conçu à partir des contributions des participants lors d’un Colloque de l’IAUPL organisé à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (Maroc). Cette publication est l’occasion d’assimiler les acquis cumulés dans le secteur de l’enseignement supérieur du point de vue des membres de sections internationales de l’IAUPL, notamment des sections européennes et africaines.

    La première vocation de l’ouvrage consiste à diffuser une connaissance actualisée sur la compréhension du fonctionnement organisationnel et opérationnel des Universités, à donner des regards dynamiques et critiques sur la gouvernance de celles-ci, permettant d’éclairer les choix à faire pour l’avenir. L’enseignement supérieur doit envisager son avenir dans un contexte de profonds bouleversements comme la réduction des financements, un environnement de plus en plus concurrentiel ou encore la diversification de la demande en formation supérieure.

    Une autre vocation de l’ouvrage consiste à diffuser une connaissance actualisée sur la compréhension du fonctionnement des Universités et à donner des regards critiques sur l’évolution des conditions d’exercice des métiers universitaires. Sous la pression des contraintes et des nouvelles exigences, ce livre est un outil de réflexion permettant d’éclairer les choix futurs des universités dans le cadre des nouveaux schémas de gouvernance.

    Ouvrage collectif coordonné par Michel GAY, Mohamed MAHASSINE et Oleg CURBATOV.

    Auteurs et contributeurs : GREGORY Pierre (Sciences de Gestion), CHARLET Jean-Louis (Lettres, Sciences humaines), CHITOU Ibrahim (Sciences de Gestion, Organisation), CURBATOV Oleg (Sciences de Gestion, Marketing ), DORBAIRE Philippe, GAY Michel (Sciences de Gestion, Organisation), GUYOT Gilles (Sciences juridiques, Droit privé), JEDLANE Nabil (Sciences de Gestion), LAFAY Jean-Dominique (Sciences Economiques), MAHASSINE Mohamed (Sciences de Gestion), PUPION Pierre-Charles (Sciences de Gestion), RAHMOUNE Houcine (Lettres, Sciences Humaines), SLIMANI Najib, ZOUHHAD Rachid (Sciences de Gestion Finances) et Section italienne de l’IAUPL.

    Edité sous le haut patronage de la Commission Nationale Française pour l’UNESCO ( CNFU)

    Conférence IMI – IAUPL « Internationalisation et professionnalisation de l’enseignement supérieur », Chisinau, Moldavie, 23-24 avril 2015 (sous le patronage de l’UNESCO)

    Le colloque qu’organisent conjointement l’IAUPL et l’Institut International de Management de Chisinau (IMI-NOVA), membre de l’IAUPL, est l’occasion, par des regards croisés et des échanges entre universitaires de différents pays, membres des organismes internationaux et représentants du monde économique, de nourrir une réflexion sur les choix stratégiques à venir dans les domaines de l’internationalisation et de la professionnalisation de l’enseignement supérieur.

    Avec la massification de ses effectifs, qui ont plus que doublé depuis l’an 2000, l’enseignement supérieur a connu un développement sans précédent. En Europe, le processus de Bologne et la construction d’un espace européen de l’enseignement supérieur tendent à faire converger les systèmes d’enseignement autour d’un modèle mettant l’accent sur l’employabilité des diplômés et sur le rapprochement entre les entreprises et les universités. Le processus de mondialisation a conduit à une internationalisation croissante de l’enseignement supérieur et à une professionnalisation connexe de celui-ci, soumis de façon croissante aux impératifs de l’Économie de la connaissance.

    A travers le recrutement et la formation des étudiants et des enseignants, à travers les réseaux mis en place entre les établissements et les laboratoires, l’internationalisation des universités est devenue un lieu commun et une nécessité, tandis que la multiplication des accords, le développement de l’enseignement à distance et les nouvelles formes de délocalisation des formations obligent celles-ci à mettre en place de véritables stratégies d’internationalisation qui constituent un enjeu majeur de leur développement à venir. La professionnalisation des enseignements et de la recherche, pour favoriser l’insertion professionnelle des diplômés et accroitre le rythme des innovations, est également devenu une priorité mais on ne doit pas en avoir une conception trop étroite. Les savoirs fondamentaux peuvent constituer une base large et solide pour développer les compétences professionnelles.

    L’internationalisation et la professionnalisation de l’enseignement supérieur recouvrent de nombreux enjeux stratégiques pour nos sociétés contemporaines en termes d’influences internationales, d’attractivité des chercheurs du monde entier, d’acquisition de connaissances et de technologies mais elles ont aussi de nombreuses implications sur la qualité de l’enseignement et de la recherche, la capacité et la volonté des acteurs, les conditions d’exercice du métier d’universitaire et les libertés académiques.

    En effet, la professionnalisation des enseignements et de la recherche universitaire abouti souvent à mettre en œuvre des procédures contraignantes, censées garantir la qualité des travaux et des formations, qui bouleversent la nécessaire temporalité des activités scientifiques et aboutissent à une homogénéisation, voire une normalisation des activités de recherche en termes de méthodes et de thèmes et à une distanciation entre la recherche et l’enseignement. La Professionnalisation des cursus et le rapprochement des diplômes et des universitaires de l’entreprise ne doit pas écarter l’université de son cœur de métier et remettre en cause les libertés académiques dont bénéficient les universitaires dans l’exercice de leurs missions.

    Il ne s’agit pas cependant d’opposer, comme certains le font, les exigences académiques et la norme professionnelle. La formation des professionnels compétents est depuis toujours une mission fondamentale des universités qui ont été, dés leur création, et au contraire des idées reçues des lieux de professionnalisation. La conception universitaire du savoir est une conception ouverte. Académiques ou pratiques, l’université n’exclut aucun savoir et c’est l’alliance des savoirs qui fonde l’innovation et le projet universitaire. Mais c’est dans le respect de ses missions fondamentales et de ses libertés académiques que l’université, dans un cadre international, pourra développer des formations qui construisent l’intelligence et l’autonomie des étudiants et une recherche Libre et innovante pour contribuer avec efficacité à la prospérité économique.

    Les participants du Colloque
    Les participants de l’IAUPL au Colloque

    Recommandation l’UNESCO 2017 concernant la Science et les Chercheurs Scientifiques

    Lisez la Recommandation révisée

    également disponible en anglaisarabechinoisespagnol et russe

    (site de l’UNESCO nous dit): La Recommandation de l’UNESCO concernant la science et les chercheurs scientifiques est un instrument normatif important qui non seulement codifie les objectifs et les systèmes de valeurs par lesquels la science fonctionne, mais souligne également que ceux-ci doivent être soutenus et protégés pour que la science se développe.

    La Recommandation a été adoptée le 13 novembre 2017. Elle se substitue à la Recommandation concernant la condition des chercheurs scientifiques (1974). La 39e Conférence générale, par sa résolution 85, a considérablement élargi le champ d’application de l’ancienne recommandation et a ajouté une procédure de suivi quadriennale invitant les États membres à axer leur mise en œuvre sur « 10 domaines essentiels » lorsqu’ils feront rapport sur la mise en œuvre au deuxième trimestre 2021.

    Cette Recommandation a une valeur particulière aujourd’hui, y compris pour les pays en développement, dans la consolidation de leurs compétences et institutions scientifiques. Pour ceux-ci, elle fournit une liste de référence utile des exigences politiques et institutionnelles.

    La Recommandation promeut un statut équitable et approprié pour les chercheurs scientifiques et éclaire la formulation de politiques nationales de la science, de la technologie et de l’innovation adéquates, et des politiques qui garantissent que les sociétés font une utilisation responsable des connaissances issues de toutes les disciplines scientifiques.

    Priorités de l’IAUPL à l’UNESCO

    Réunion des partenaires de l’enseignement supérieur, Paris, 14 juin 2000: rapport final; 2002

    Priorités de l’IAUPL:

    -Qualité des enseignants
    -Condition des enseignants (du point de vue légal et économique)

    Soutien

    -Plaidoyer
    -Recherche portant sur l’action normative Echange d’information

    Résultats

    -Renforcement du rôle des enseignants dans le débat sur l’enseignement supérieur

    -Création de réseaux d’enseignants

    Télécharger le Rapport UNESCO complet ici ( bibliothèque numérique UNESDOC)

    DECLARATION de l’IAUPL au 30-ème Conférence Générale de l’UNESCO (par Pr. L.P.Laprevote), 9-10 novembre 1999

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Délégués,

    Notre organisation voudrait contribuer à vos travaux en présentant des observations sur quatre points qui relèvent des débats de la présente commission.

    1. En premier lieu, nous voudrions remercier les services du secrétariat de l’UNESCO pour les tâches accomplies au cours des deux dernières années dans les domaines intéressant l’enseignement supérieur, notamment l’assistance aux travaux de la Consultation collective sur l’enseignement supérieur et la préparation ainsi que le début de suivi de la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur.

    Nous voudrions saisir l’occasion du présent débat pour remercier le professeur Federico MAYOR de son action et de son engagement à la tête de l’Organisation. Nous formulons des vœux de succès pour son successeur.

    2. Qu’il nous soit permis, en second lieu, d’insister sur l’importance que représente pour les universitaires la Recommandation sur la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur adoptée par la Conférence générale au cours de la 29e session. Nous avons pris connaissance avec inquiétude du rapport 30C/27 sur la mise en œuvre de ladite recommandation. Nous espérons que la prochaine session de la Conférence générale pourra examiner un nombre significatif de rapports en provenance des Etats membres. Nous n’ignorons certes pas que les conditions économiques et administratives de certains pays peuvent être un obstacle à la rédaction de documents détaillés. Mais nous pensons que dans d’autres pays, notamment ceux où la tradition universitaire est ancienne, la collecte des données et leur mise en forme ne devrait pas être un travail insurmontable.

    Il nous semblablement important de disposer d’informations sur l’effectivité des libertés académiques, sur les statuts des enseignants universitaires ainsi que sur leurs conditions de travail, de rémunération et d’appréciation. A cet égard, nous ne cachons pas notre préoccupation au sujet de procédures d’appréciation ou d’évaluation peu, voire pas du tout transparentes. Que penser, par exemple, de situations dans lesquelles on s’obstine à ne pas publier les listes des experts chargés d’évaluation des diplômes, des équipes de recherche, voire même des enseignants chercheurs ? Ne faut-il pas craindre dans ces conditions que l’évaluation soit menée par un personnel aux compétences discutables extérieur au système académique ? Nous rappelons, par ailleurs, que nous avons à plusieurs reprises attiré l’attention de la Conférence générale sur la dégradation du statut moral, social, économique et financier des Professeurs et Maîtres de Conférences des Universités et, d’une façon générale, de l’ensemble des enseignants universitaires. Nous attirons, de même, solennellement l’attention de la Conférence générale sur la dégradation des conditions d’exercice professionnel des universitaires, comme en témoigne trop souvent l’insuffisance du matériel et des fonds documentaires, l’insalubrité des locaux, la violence et l’incivilité tolérées sur les campus.

    3. Nous voudrions, troisièmement, rappeler l’importance de la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur, réunie à l’UNESCO en 1968. Par le nombre de participants ainsi que par la qualité et la diversité des débats , la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur, que nous avons appelée de nos vœux depuis de longues années, a été un incontestable succès.

    Il nous paraît, en conséquence, essentiel d’insister sur le suivi de cette Conférence en commençant par faire connaître les résultats de ses travaux au plus grand nombre de personnes susceptibles d’être intéressées.
    Or nous constatons que les conclusions de la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur n’ont pas toujours été portées, par les instances gouvernementales ou les pouvoirs organisateurs des Universités, à la connaissance des membres de la communauté universitaire : professeurs, maîtres de conférences, autres enseignants, étudiants, membres du personnel administratif ou technique. Les ONG de l’enseignement, en revanche, dans la limite de leurs possibilités techniques et financières, ont contribué à la diffusion de la Déclaration finale de la Conférence et du Plan d’action qui l’accompagne. Nous serons attentifs au rapport de suivi qui sera présenté lors de la prochaine session de la Conférence générale.

    4. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les délégués, permettez-nous de présenter une dernière observation pour finir.
    Depuis plusieurs années, nous avons attiré l’attention de la Conférence générale sur le rôle et la situation des universitaires dans les pays affectés ou ayant été affectés récemment par des conflits armés. Nous avons souligné que les embargos dans les domaines scientifiques et académiques pouvaient avoir des conséquences graves pour les populations et pénalisaient souvent des innocents. Nous avons préconisé la mise à contribution d’universitaires ou d’organisations d’universitaires dans la prévention des conflits, dans la préservation des patrimoines culturels, scientifiques et académiques menacés, dans la défense ou la restauration des libertés académiques. Au moment où l’UNESCO lance l’année internationale pour une culture de paix, nous constatons l’existence de graves conflits armés comme nous avons assisté, depuis la dernière Conférence générale, à des opérations militaires non explicitement autorisées par les instances compétentes des Nations Unies. Nous réitérons notre souhait de voir l’UNESCO, forum mondial, des intellectuels, prendre toutes initiatives pour que les universitaires, Professeurs et Maîtres de conférences, et leurs organisations représentatives contribuent effectivement à la défense de la Paix et d’une juste Liberté.

    Je vous remercie, Monsieur le Président. Pour l’IAUPL.

    Conference mondiale sur l’enseignement supérieur UNESCO, les 5 – 9 octobre 1998

    Intervention du Professeur Carlo Alberto MASTRELLI, Président de l’IAUPL à l’UNESCO

    World Conference on Higher Education in the Twenty-first Century:

    Vision de l’Enseignement supérieur au XXIe siècle: vision et actions, v. 5:

    Plénière; Association internationale des professeurs et maîtres de conférences des universités (IAUPL)

    Allocution du Professeur Carlo Alberto Mastrelli Président de l’IAUPL

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Délégués,

    Notre organisation voudrait faire part de son opinion sur cinq points qui relèvent des débats de la présente Conférence.

    1°- En premier lieu nous voulons saluer l’initiative du Directeur général, notre collègue le professeur Federico Mayor, de convoquer cette Conférence. Ceci répond à une suggestion que nous avions formulée il y a plusieurs années devant la Conférence Générale.

    Membre fondateur de la Consultation collective des ONG de l’enseignement supérieur, notre organisation a participé à la réflexion menée au sein de cette instance en vue de la Conférence mondiale. Les méthodes de travail retenues ont permis à des organisations de préoccupations, de tailles et de statuts différents de débattre en toute sérénité des grands problèmes posés par l’évolution des systèmes d’enseignement supérieur. Ces débats ont indiqué les voies à suivre pour traiter, sans démagogie ni mépris, de situations nouvelles tout en respectant des traditions séculaires visant à l’excellence. Nous formulons des vœux afin qu’il en soit de même pour le suivi de la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur auquel nous proposons d’apporter notre contribution active.

    2°- En second lieu nous voudrions rappeler, l’importance de la Recommandation sur la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur adoptée par la 29ème session de la Conférence générale. Ce texte fait désormais partie des textes de référence pour tous les universitaires notamment en ce qui concerne le statut des Professeurs et Maîtres de Conférences ainsi que leur place et leur rôle dans la société. Ce texte était nécessaire.

    En effet les Professeurs et Maîtres de conférences des universités constatent la dévalorisation de leur statut moral, social et économique. Ils subissent tous les jours les conséquences de la massification et de la diversification des universités parce que ces mouvements n’ont pas toujours été accompagnés par la mobilisation de moyens suffisants. Les universitaires s’inquiètent du traitement technocratique des problèmes de l’enseignement supérieur qui privilégient les calculs de relations coûts/efficacité et aboutissent à la bureaucratisation croissante de la vie universitaire.

    Ils veulent aussi attirer votre attention sur l’irréalisme de certains discours à prétention pédagogique qui font des nouvelles technologies de l’information et de la communication les substituts exclusifs des enseignants-chercheurs.

    Les professeurs d’universités veulent aussi rappeler que, dans certains pays ou dans certaines circonstances, ils subissent des pressions politiques, confessionnelles, religieuses marquées par le fanatisme qui interdisent, par exemple, l’accès à l’université de certaines catégories de populations ou qui préconisent le renvoi de certains professeurs.

    Ils dénoncent l’utilisation de l’université à des fins partisanes et polémiques, parfois violentes et toujours incompatibles avec l’enseignement et la recherche marqués du sceau de l’humanisme.

    On comprend alors l’importance de la Recommandation sur la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur qui, dans son application, doit implicitement au moins prendre en compte les lois, les coutumes et les traditions nationales dans ce qu’elles ont de meilleur pour renforcer le caractère nécessairement divers et universel, pacifique et tolérant de la vie académique.

    3°- Dans le prolongement de cette Recommandation, nous pensons que l’UNESCO devrait s’attacher à élaborer un texte spécifique sur la liberté académique, conçue non pas comme un ensemble de droits, mais comme un ensemble de droits et de devoirs.

    Un texte acceptable par la communauté internationale, pourrait notamment rappeler la spécificité des fonctions magistrales dans les universités et rappeler la spécificité des universités au sein des systèmes d’enseignement supérieur. Car nous pensons qu’on ne peut pas indifféremment dénommer université une institution qui n’aurait pas certains caractères distinctifs et non équivoques, notamment en ce qui concerne la liaison entre la recherche, l’enseignement et l’autonomie de gestion. Nous comprenons les soucis des gouvernements ou des pouvoirs organisateurs des universités face aux défis posés par la massification de l’enseignement supérieur, par les exigences du marché de l’emploi et par la demande sociale en général. Mais nous estimons de notre devoir de souligner que la référence à la qualité doit primer sur la référence à la quantité et que la pertinence ne s’apprécie pas seulement à court terme. A cet égard si, en raison du progrès scientifique et technique d’une part, et des évolutions économiques et sociales d’autre part, nous nous rallions au principe de l’éducation tout au long de la vie, nous ne saurions accepter que ce principe se substitue au principe de bon sens suivant lequel l’enseignement supérieur doit d’abord être accessible sur la base du mérite et des capacités intellectuelles de chacun.

    L’évaluation des systèmes d’enseignement supérieur et particulièrement des universités ne saurait, en ce sens, se fonder principalement sur des ratios prenant en compte le rapport entre le nombre de diplômés et le nombre d’enseignants-chercheurs de chaque établissement. S’il est légitime que la communauté universitaire rende des comptes sur l’utilisation des moyens mis à sa disposition par la collectivité, il serait désastreux que l’évaluation des enseignements voire des enseignants ne prenne pas en considération tous les éléments qui, dans le respect des personnes et des libertés académiques, fondent l’existence de ces communautés universitaires.

    Qu’on veuille bien à cet égard se souvenir des effets différés des processus de formation. Qu’on veuille bien aussi se souvenir que l’on a vu, au cours de ce siècle, les conséquences scientifiques et sociales de politiques universitaires cédant à la prégnance d’écoles de pensée univoques et totalitaires.

    Pour minimiser les influences des phénomènes de mode dans l’évaluation des systèmes d’enseignement supérieur nous pensons que l’évaluation des enseignements et des enseignants doit d’abord être le fait de spécialistes aux compétences scientifiques au moins égales à ceux qui sont évalués.

    4°- Permettez-nous en quatrième lieu de souligner l’importance des dispositions concernant la coopération internationale telles qu’elles sont évoquées par le projet de cadre d’action prioritaire et notamment le projet “universitaires sans frontières”. La mise en œuvre d’un tel dispositif, que nous avons appelé de nos vœux au cours des dernières sessions de la Conférence générale, répond non seulement aux besoins de certaines universités, mais serait aussi de nature à renforcer la fraternité académique internationale.

    5°- Nous voudrions enfin terminer par quelques réflexions d’ordre plus général en rappelant qu’il y a près de dix ans, à Berlin, s’écroulait le symbole d’un système totalitaire qui prétendait conquérir et régenter le monde. Nous avions dénoncé les atteintes portées aux libertés académiques par ce système dans lequel la plupart de nos collègues se sont appliqués, au prix des pires difficultés et parfois au prix de nécessaires concessions, à mener des travaux scientifiques de qualité et à former des générations d’étudiants qui bénéficient maintenant de la liberté.

    Aujourd’hui nous constatons cependant que d’autres dangers menacent. Il s’agit d’abord d’une mondialisation fondée sur le profit et sur le mercantilisme comme sur la négation des identités culturelles. Ce mouvement entraîne des réactions prenant la forme de la xénophobie et du racisme. Il s’agit parfois aussi d’une véritable manipulation médiatisée de la mémoire des peuples et des hommes, notamment dans les pays affectés ou ayant été affectés récemment par des conflits armés. La présente Conférence, dans sa préparation et dans son déroulement, n’a pas pu faire l’économie d’une réflexion sur l’Humanisme du siècle futur. Qu’il nous soit alors permis ici de rappeler que l’Université n’a pas à se substituer aux carences des familles, ni à celle des services sociaux. Qu’il nous soit permis de rappeler que l’on ne peut pas demander à l’Université de former des citoyens libres et responsables quand le trafic, la corruption et la concussion deviennent les normes de référence. Qu’il nous soit permis de rappeler qu’il est difficile d’enseigner le respect des Droits de l’Homme quand la violence physique et psychique, l’injustice économique, le fanatisme religieux ou idéologique, la vulgarité médiatique sont érigés en système.

    Qu’il nous soit enfin permis de rappeler qu’il est vain de parler d’Humanisme, si l’on ne commence pas par ériger en principe intangible le respect de la vie et de la personne humaine.

    Mesdames et Messieurs les Délégués qui représentez les États et les gouvernements soyez persuadés que l’immense majorité des universitaires accomplit tous les jours, avec foi, conscience et dignité, les hautes missions que la société leur confie.

    Acceptez aussi d’entendre dire qu’il vous appartient, politiquement, de créer les conditions matérielles et éthiques pour que ces universitaires participent pleinement à la construction d’une société meilleure, plus juste et plus fraternelle.

    Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président, je vous remercie.

    Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur (UNESCO, 1997)

    Recommendation concerning the Status of Higher-education Teaching Personnel, adopted by the General Conference at its twenty-ninth session, Paris, 11 November 1997

    « Dans la mesure où les enseignants sont la condition sine qua non d’une éducation de qualité, il convient de s’assurer que les enseignants et les éducateurs soient autonomisés, recrutés et rémunérés correctement, motivés, professionnellement qualifiés et appuyés dans le cadre de systèmes gérés avec efficacité et efficience, assortis de ressources appropriées.» – Cadre d’action Éducation 2030

    • la Recommandation de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur (1997) sont deux instrument internationaux qui établissent le principe des droits et des responsabilités des éducateurs, du niveau préscolaire jusqu’à l’université. Basée sur un ensemble de standards internationaux dans les domaines du travail et de l’éducation, ces deux instruments peuvent servir de guide aux gouvernements, aux employeurs, aux associations d’enseignants et aux autres acteurs du monde de l’éducation afin d’établir des politiques efficaces sur l’enseignement.

    La Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur a été adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en 1997, à l’issue d’années de travaux préparatoires effectués en collaboration par l’UNESCO et l’OIT. Ce texte de référence récapitule une série de pratiques recommandées concernant l’ensemble du person- nel enseignant de l’enseignement supérieur.

    L’OIT et l’UNESCO collaborent étroitement pour faire la promotion de ceux deux instruments et en surveiller la mise en œuvre à travers, notamment, le Comité conjoint OIT/UNESCO d’experts sur l’application des Recommandations concernant le personnel enseignant.

    L’Agenda 2030 pour le développement durable, dans son Objectif 4, a reconnu l’importance des enseignants qualifiés dans le développement d’une éducation de qualité inclusive et équitable et d’opportunités d’apprentissage tout au long de la vie. En fait, il n’existe pas de meilleures mesures de la capacité d’une nation à améliorer le niveau d’éducation que la qualité de son corps enseignant. Les enseignants de qualité sont la composante durable de l’objectif de développement en éducation. Comme la communauté mondiale travaille à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, nous avons la certitude que les Recommandations vont continuer à servir de guide pour tous les acteurs travaillant au développement d’enseignants qualifiés qui permettront, à leur tour, de bâtir un meilleur futur.

    Guy Ryder, Directeur général OIT

    Irina Bokova, Directrice générale UNESCO

    IAUPL participation on Round Table on the « University and Sustainable Development; The University and sustainable urban development; UNESCO, Vol.10; 1995

    Texte lire : UNESDOC ( Bibliothèque numérique de l’UNESCO) The University and Sustainable Urban Development

    Contribution de Professeur J.M. Lemoyne de Forges Université Panthéon-Assas, Paris II, IAUPL pour « The Role of higher education in society: quality and pertinence », Consultation Collective des ONG de l’enseignement supérieur de l’UNESCO, 1991

    Télécharger et lire le document intégral sur le site de l’UNESCO