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    DECLARATION de l’IAUPL au 30-ème Conférence Générale de l’UNESCO (par Pr. L.P.Laprevote), 9-10 novembre 1999

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Délégués,

    Notre organisation voudrait contribuer à vos travaux en présentant des observations sur quatre points qui relèvent des débats de la présente commission.

    1. En premier lieu, nous voudrions remercier les services du secrétariat de l’UNESCO pour les tâches accomplies au cours des deux dernières années dans les domaines intéressant l’enseignement supérieur, notamment l’assistance aux travaux de la Consultation collective sur l’enseignement supérieur et la préparation ainsi que le début de suivi de la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur.

    Nous voudrions saisir l’occasion du présent débat pour remercier le professeur Federico MAYOR de son action et de son engagement à la tête de l’Organisation. Nous formulons des vœux de succès pour son successeur.

    2. Qu’il nous soit permis, en second lieu, d’insister sur l’importance que représente pour les universitaires la Recommandation sur la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur adoptée par la Conférence générale au cours de la 29e session. Nous avons pris connaissance avec inquiétude du rapport 30C/27 sur la mise en œuvre de ladite recommandation. Nous espérons que la prochaine session de la Conférence générale pourra examiner un nombre significatif de rapports en provenance des Etats membres. Nous n’ignorons certes pas que les conditions économiques et administratives de certains pays peuvent être un obstacle à la rédaction de documents détaillés. Mais nous pensons que dans d’autres pays, notamment ceux où la tradition universitaire est ancienne, la collecte des données et leur mise en forme ne devrait pas être un travail insurmontable.

    Il nous semblablement important de disposer d’informations sur l’effectivité des libertés académiques, sur les statuts des enseignants universitaires ainsi que sur leurs conditions de travail, de rémunération et d’appréciation. A cet égard, nous ne cachons pas notre préoccupation au sujet de procédures d’appréciation ou d’évaluation peu, voire pas du tout transparentes. Que penser, par exemple, de situations dans lesquelles on s’obstine à ne pas publier les listes des experts chargés d’évaluation des diplômes, des équipes de recherche, voire même des enseignants chercheurs ? Ne faut-il pas craindre dans ces conditions que l’évaluation soit menée par un personnel aux compétences discutables extérieur au système académique ? Nous rappelons, par ailleurs, que nous avons à plusieurs reprises attiré l’attention de la Conférence générale sur la dégradation du statut moral, social, économique et financier des Professeurs et Maîtres de Conférences des Universités et, d’une façon générale, de l’ensemble des enseignants universitaires. Nous attirons, de même, solennellement l’attention de la Conférence générale sur la dégradation des conditions d’exercice professionnel des universitaires, comme en témoigne trop souvent l’insuffisance du matériel et des fonds documentaires, l’insalubrité des locaux, la violence et l’incivilité tolérées sur les campus.

    3. Nous voudrions, troisièmement, rappeler l’importance de la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur, réunie à l’UNESCO en 1968. Par le nombre de participants ainsi que par la qualité et la diversité des débats , la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur, que nous avons appelée de nos vœux depuis de longues années, a été un incontestable succès.

    Il nous paraît, en conséquence, essentiel d’insister sur le suivi de cette Conférence en commençant par faire connaître les résultats de ses travaux au plus grand nombre de personnes susceptibles d’être intéressées.
    Or nous constatons que les conclusions de la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur n’ont pas toujours été portées, par les instances gouvernementales ou les pouvoirs organisateurs des Universités, à la connaissance des membres de la communauté universitaire : professeurs, maîtres de conférences, autres enseignants, étudiants, membres du personnel administratif ou technique. Les ONG de l’enseignement, en revanche, dans la limite de leurs possibilités techniques et financières, ont contribué à la diffusion de la Déclaration finale de la Conférence et du Plan d’action qui l’accompagne. Nous serons attentifs au rapport de suivi qui sera présenté lors de la prochaine session de la Conférence générale.

    4. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les délégués, permettez-nous de présenter une dernière observation pour finir.
    Depuis plusieurs années, nous avons attiré l’attention de la Conférence générale sur le rôle et la situation des universitaires dans les pays affectés ou ayant été affectés récemment par des conflits armés. Nous avons souligné que les embargos dans les domaines scientifiques et académiques pouvaient avoir des conséquences graves pour les populations et pénalisaient souvent des innocents. Nous avons préconisé la mise à contribution d’universitaires ou d’organisations d’universitaires dans la prévention des conflits, dans la préservation des patrimoines culturels, scientifiques et académiques menacés, dans la défense ou la restauration des libertés académiques. Au moment où l’UNESCO lance l’année internationale pour une culture de paix, nous constatons l’existence de graves conflits armés comme nous avons assisté, depuis la dernière Conférence générale, à des opérations militaires non explicitement autorisées par les instances compétentes des Nations Unies. Nous réitérons notre souhait de voir l’UNESCO, forum mondial, des intellectuels, prendre toutes initiatives pour que les universitaires, Professeurs et Maîtres de conférences, et leurs organisations représentatives contribuent effectivement à la défense de la Paix et d’une juste Liberté.

    Je vous remercie, Monsieur le Président. Pour l’IAUPL.