Le thème choisi pour cet ouvrage: « Le rôle des universitaires et des universités dans l’économie de la connaissance », nous apparaît particulièrement bien choisi pour essayer de répondre à la question fondamentale du juste équilibre à préserver entre l’autonomie des universitaires et leur responsabilité de répondre aux attentes de la société.
L’économie de la connaissance, qui recouvre toutes les activités fondées sur le savoir et sur l’apprentissage, est devenu un enjeu politique en Europe comme ailleurs, et toutes les instances internationales (Union européenne, Nations Unies, UNESCO, Banque mondiale, OCDE, etc.) n’ont cessé depuis l’an 2000 de la promouvoir et d’en faire le défie essentiel de nos sociétés contemporaines.
Par ailleurs, le partage des connaissances, la coopération internationale et la constitution de réseaux sont essentiels au progrès de la connaissance et nécessaire pour éviter que, dans le paysage universitaire mondial, la concurrence accrue entre les établissements ne creuse un peu plus l’écart entre les pays développés et les autres. Seul le développement d’un enseignement supérieur de qualité fondé sur la recherche peut constituer une masse critique d’individus qualifiés et éduqués et assurer un développement durable dans le cadre d’une économie de la connaissance.
Innover dans l’économie de la connaissance, c’est penser autrement. On n’innove pas par décret. C’est l’aboutissement d’un processus fondé sur la démarche scientifique. C’est-à-dire l’usage raisonné d’une pensée critique appliquée à un champ de connaissances. Mais, la pensée critique ne peut se développer dans l’université que dans la complémentarité de la recherche et de l’enseignement et en toute liberté. La liberté est la condition d’exercice de notre métier d’universitaire et la condition d’existence d’une université digne de ce nom. Au moment où les évolutions de l’Université dans de nombreux pays transforment les conditions d’exercice de nos métiers et remettent en cause l’existence même des libertés académiques, il est plus que jamais nécessaire de défendre l’idée d’une université indissociable du concept de liberté et de celle de ses membres.
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